Une newsletter complètement givrée

juin 15, 2025

Autodidacte, je partage dans ma newsletter mes découvertes, mes expérimentations et les étapes de mon projet artistique sur un tempo “qui va piano va sano”. Il est possible qu’elle soit trop longue pour un e-mail. Pour pouvoir la lire en entier, ouvrez-la dans un autre onglet.

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Bonne lecture !

Les températures ont grimpé ces derniers jours à Lyon, mes pastels à la cire, si je les manipule en pleine chaleur, fondent comme du beurre ou presque. Je m’adapte en dessinant tôt à la fraîche ou dans la soirée (les jours étant longs, je peux rester penchée sur ma feuille au moins jusqu’à 20h30) et si je commence cette newsletter comme un bulletin météo c’est peut-être parce que j’écris le début de cette newsletter à moitié dans la pénombre.

Ce qu'un artiste essaie de faire pour les gens, c'est de les rapprocher de quelque chose, parce que l'art, bien sûr, c'est le partage. Un artiste ne peut pas être un artiste s'il ne veut pas partager une expérience, une pensée.(David Hockney)

`Ice Ice baby`

Est ce un hasard total si la dernière chose sur laquelle j’ai travaillé vendredi matin (très étrange, au passage, d’avoir l’impression d’y passer 10 minutes et de se rendre compte, en relevant la tête et en croisant une horloge, que plus d’une heure s’est écoulée ) sont des glaces ? Je ne crois pas ) En dehors des températures, c’est peut-être tout simplement lié au fait que mardi dernier, le pâtissier lyonnais Sébastien Bouillet présentait à quelques chanceux, sa nouvelle gamme glacée en avant-première. Barre glacée à la pistache, glaces à l’italienne (les italiens pourraient me jeter leur cornet à la figure s’ils lisaient ça mais comment dire ? les québécois parlent de glace molle, les américains de sundae), entremets glacés, verrines ….après cette soirée très gourmande, la glace sur le papier s’est imposée.

Je voulais utiliser des couleurs vives mais pas artificielles (pas de pistache fluo) pour représenter les parfums de ces glaces et sorbets. J’en ai éliminé certains, trop “fades” sur le papier comme la noisette, la glace au cookie ou même la vanille, qui, ne se voit pas sauf à dessiner sur du papier coloré. La glace citron de Sébastien Bouillet est beaucoup moins jaune que sur mon dessin mais je tenais à ce contraste entre les différents parfums.

Pour les mains, j’ai utilisé une partie des pastels présents dans la boîte '“portrait” de Caran d’Ache dont je parlais dans ma dernière newsletter (toujours assortir son vernis à sa glace framboise )).

Dernière étape de cette illustration : j’ai ajouté quelques gouttes de glace sur le cornet comme si la glace commençait à fondre, en sachant qu’une vraie glace artisanale (vraie, parce que malheureusement dans bien des cas, une glace artisanale ou maison, n’a d’artisanale que le nom)* comme celle de Sébastien Bouillet fond plus vite qu’une glace industrielle en l’absence de stabilisateur et d’émulsifiant. Ces gouttes sur mon dessin sont aussi un clin d’œil à des souvenirs de vacances, quand on se retrouve à jouer, un cornet à la main, aux équilibristes pour la déguster sans se tâcher :)

Enfin j’ai ajouté au dessin des rayures verticales pour créer un cadre et un fond.

Dites-moi, quel est votre parfum de glace ou de sorbet préféré ?

`Dessine-moi un fraisier`

Toujours rayon sucré, je me suis amusée à dessiner le fraisier de la pâtisserie Alma. Cette fois, j’avais le modèle sous les yeux et l’idée du dessin avant d’aller chercher cette douceur. J’ai commencé par un croquis dans mon carnet (que je devrais appeler carnet de brouillon et pas carnet de croquis vu son aspect). Pour les teintes, je savais déjà quelles étaient les deux couleurs principales que je souhaitais utiliser : un jaune pâle pour la crème et un rouge vermillon pour les fraises. J’ai passé plus de temps à trouver la “bonne” couleur pour le biscuit et pour la chantilly.

J’ai travaillé en couches : je n’appuie jamais beaucoup au départ pour pouvoir apporter du contraste par la suite. Ici, en utilisant un rouge plus foncé pour le contour des fraises par exemple.

Pourquoi ai-je ajouté en second plan ma petite cafetière italienne ? Parce qu’une pâtisserie avec un café ce n’est pas totalement absurde ? ou parce que j’avais envie de dessiner une cafetière moka aux couleurs du fraisier ?

Comme tout ce que prépare Marvin Brandao, le chef pâtissier d’Alma qui a travaillé dans de belles maisons et des palaces avant d’ouvrir sa boutique dans le 6eme arrondissement à Lyon (et qui, en plus d’être très doué, aime photographier des oiseaux quand il n’est pas dans son labo), le fraisier était excellent.

Mes inspirations du moment

`Les hortensias au pied de mon immeuble`

Je n’habite pas dans une région particulièrement propice aux hortensias (pas assez d’eau) mais parmi les résidents de mon immeuble, une voisine a planté dans un coin réservé à la végétation un massif d’hortensias. Tous les jours je passe devant et tous les jours j’observe la vitesse à laquelle les fleurs ont écloses et changent de couleurs.

`Le peintre de la lumière : Joaquim Sorolla`

J’ai découvert, très récemment, et par hasard, le peintre espagnol, Joaquim Sorolla, renommé pour ses scènes de plage. Son style est associé au luminisme (je ne connaissais pas ce courant et c’est un champ d’exploration qui s’ouvre à moi !) c’est à dire à la représentation des effets de lumière sur l’eau ou sur les paysages. Regardez la façon dont il traduit la lumière sur les vêtements aussi.

`Adèle Yon`

J’ai lu le portrait d’Adèle Yon dans l’hebdomadaire Libération à l’occasion de la sortie de son livre Mon vrai nom est Elisabeth (pas encore lu mais il m’intéresse). Elle parait aussi inclassable (elle est normalienne mais elle a été aussi cheffe de cuisine) que son roman et j’ai été frappée par ses mots :

Tu vois dans ma vie, je n’ai jamais vraiment choisi, et j’arrive encore à m’y tenir aujourd’hui. (Adèle Yon)

Merci pour votre lecture ! Merci de suivre mon travail et de le soutenir d’une façon ou d’une autre, merci d’y croire ou de m’encourager en laissant un commentaire ou un petit ❤️.

Mentionnés dans cette newsletter :
Sébastien Bouillet
Les glaces artisanales le sont-elles vraiment ?*
pâtisserie Alma
Joaquim Sorella
Mon vrai nom est Elisabeth d’Adèle Yon